Un chantier de fouilles archéologiques a été ouvert par l'INRAP (1) au mois d'août 2006 à une vingtaine de mètres au nord de l’église Saint-Pierre. Ces travaux préliminaires à la construction d'un ensemble immobiliers ont amenés les archéologues à découvrir trois nécropoles superposées.
La plus ancienne remonte à l'Antiquité, plus précisémement au IV ème siècle de notre ère, période du Bas Empire. Cette nécropole gallo-romaine comprend environ 300 sépultures, dont une soixantaine ont été fouillées. Ces tombes contenaient peu d'offrandes et se trouvaient à proximité d'un mausolée entouré de murs et contenant un sarcophage en calcaire.
Une seconde nécropole datée du VI ème siècle, période mérovingienne, était entourée d'une palissade avec en arc de cercle. Elle contenait 147 sarcophages en plâtre, la plupart ayant été pillés, probablement au Moyen Age. On a trouvé cependant des boucles de ceintures, fibules et quelques épées à lame courte dites " scaramaxe " . Il a été constaté que le nombre de dépouilles masculines était supérieur à celui des squelettes féminins mais aucun mobilier funéraire , à la surprise des archéologues. En effet, les nécropoles de ces premiers temps chrétiens étaient généralement remplies de bijoux de verre, d'armes, de restes de vêtements et d'offrandes jusqu'à ce que l'Eglise n'interdise formellement ces pratiques païennes à partir du IX ème siècle. A cette époque, la seconde nécropole a été abandonnée pour être remplacée par un troisième cimetière qui a employé jusqu'au XI ème siècle. A cette époque qui est celle de la donation royale faite au prieuré clunisien de l'abbaye parisienne de Saint-Martin-des-Champs - la zone d'habitation s'est élargie puis s'est subsituée au cimetière. Preuve en est donnée par les vestiges d'habitations découverts, dont un four domestique, des traces d'artisanat, des puits et un chemin empierré.
Ces découvertes attestent que Bondy fut occupée sans interruption depuis l’Antiquité tardive et l’un des sites funéraires le plus riche d’Ile de France. Cependant, le mystère subsistent en ce qui concerne l'absence de tous mobiliers funéraires sur près d'un millier de tombes, à l'exception de quelques épées courtes et le faible nombre de tombes féminines et surtout d'enfants.
Ainsi ces traces archéologiques s'inscrivent dans l'histoire
de Bondy qui se nommera successivement au fil des siècles:
Boniaticum, vici Boniasensis, Bonisiacus, Boniaticas (VIII ème siècle) Bulzeia , Bonzeia (XII ème siècle) Bondis et enfin Bondy (XVII ème siècle) son orthographe actuelle.