Jean Le Viste
Jean Le viste, ou Leviste,
fils ainé d'Aimé Le Viste, appartenait
à une famille que l'on croit originaire de la
région de
Neuville-sur-Saône (Rhône) dont les
membres firent fortune dans le
commerce, s'assurèrent une place dans l'oligarchie
urbaine
de Lyon et prétendaient
à la noblesse.
Il fit
ses études d”avocat à
Avignon et
monta à Paris en 1464 comme conseiller du
roi au Parlement. Au service de
la diplomatie des
rois Louis XI puis
Charles VIII, il fut
nommé en 1489, Président
à la Cour des
Aides.
Auparavant, vers 1475, il avait
épousé Geneviève de Nanterre,
fille de
Mathieu ( parfois dit Mahieu) Président du
Parlement de Paris et vivait rue Notre -Dame des Champs et ensuite
rue du Four à Saint-Germain des Près. Il
testa le 9
mai 1500
devant Simon Baudequin & Pierre Chevalier, notaires du Roi au
châtelet de
Paris , décéda
le 1er juin 1500, à l'âge approximatif de 68 ans et fut
inhumé aux Célestins de Paris.
Jean LeViste était
seigneur du
château familial d'Arcy,
écart de Vendecy (Haute-Loire), sur la rivière
Loire,
à proximité de Lyon,
peut-être aussi seigneur d'Arcy-sur-Oise si l'on en
croit la
"prosographie des gens du Parlement
1266 à 1753", publiée par Michel Popoff. En
outre, et
d'après les "Hommages à la Chambre de
France", il
possédait à Montreuil-sous-Bois ( 93)
les
fiefs d'Orléans, de Villemomble
d'Arcy, de la
Pissotte et fut à partir de 1490, baron de
Montreuil avec le manoir et la
propriété
de feu Charles
Boistel. Il possédait en outre à
Montreuil en 1482
la censive de Nanterre au lieu-dit "sur le pré"qui lui
venait de
son beau-père . Elle se trouvait sur le chemin des
Bonhommes.
Cette censive ainsi que la propriété de
Charles
Boistel -emplacement 2 en haut à droite
approximativement de nos jours rue
Dombasle- figurent sur le plan c-dessous.
De par
l'héritage de sa
femme, Jean Le Viste
était seigneur du fief et de l'hôtel seigneuriale
de
Maincourt-sous-Dammartin dit Bois-Touzet, écart de
Longperrier (Seine-et-Marne)
mouvant du comté de Dammartin-en-Goële.
Après
son décès, ce domaine revint à Jeanne
de Nanterre,
épouse de Jean Luillier, procureur
général au
Parlement et à Claude , fille
aînée de Jean Le
Viste, laquelle épousera le 26 août 1493
Geoffroy de
Balzac,
seigneur d'Entragues et châtelain
de
Bagnols-en-Beaujolais (1489-1510). Le 30 octobre 1490, le
couple
eut l'honneur de recevoir le jeune
roi Charles VIII.
Au décès de
son
premier mari, Claude Le Viste vendit Bois-Touzet à
Jean Le
Picard, notaire et secrétaire du roi et
épousa Jean
de
Chabannes, fils de Geoffroy de Chabannes de la Palice et de Charlotte
de Prie. Jean était seigneur de
Vendenesse et petit-neveu d'Antoine de Chabannes,
comte de
Dammartin. Le
couple eut une fille Françoise
de Chabannes qui se maria le 8 juillet 1516 avec Jean de
Poitiers, vicomte d'Estoille et seigneur de Saint-Vallier (1475-1539).
Elle décéda peu de temps après, en
1518 et sa
succession,
dont faisait vraisemblablement la fameuse
tapisserie, fut
revendiquée par ses neveux Burdelot et Luillier. Elle serait
revenue en
définitive au grenetier de Meaux Etienne de
Mauregard, seigneur de la Borne-Blanche et oncle par alliance
de Claude Le Viste. Il vendit probablement la
fameuse
tapisserie car on la retrouve remaniée en
1660 au
château de Boussac où elle restera dans
l'ombre
pendant 2 siècles.
On peut s'interroger sur les
motivations du
juriste Jean
LeViste lorsqu'il fit réaliser la tapisserie de la Dame
à
la Licorne. A mon sens, cette allégorie en 6
tableaux
symbolisait à ses
yeux la noblesse, statut social
et
spirituel de l'aristocratie. C'était pour lui l'ultime
étape sociale d'une famille illustrant la
montée de
la noblesse de
robe et une revanche contre les
consuls de Lyon
qui avaient refusé de considérer son
grand-oncle Antoine Le Viste comme noble.
Références
A propos de la
réalisation de cette tapisserie.
- Selon la
"Gazette des Beaux-Arts, tome 70 (1967),
p.
253-278", elle aurait été tissée
à Bruxelles, ce qui est plus ou moins
contestée par F.Joubert dans « La
tapisserie
médiévale au Musée de Cluny, Paris,
RMN, 1987, p.
66-84" . En bref, la tapisserie n'a pas
livré tous
ses secrets de fabrication.
- Testament de Jean Le Viste
du 1er juin 1500 Source
PRactMadoux selon "Bulletin monumental"; 1984, pp
397-434".
- L'hommage pour le fief de
Villemomble à
Montreuil série KK
1038, f° 9v° et S 3572 cote14 pour le fief de
la Pissote mouvant du doyen du Chapitre de Paris et série S
4403 cote 18 pour le propriété de Charles
Boistel, probablement mouvante de
Saint-Antoine-des-Champs car se trouvant dans les archives de cette
abbaye féminine.
- Mémoire d'Antoine
Leviste, grand oncle
de Jean Le
Viste engagé dans un procès contre les
consuls de la
ville de Lyon qui contestaient sa noblesse ( Archives municipales de
Lyon, Cote : CC 0354. 65 feuillets . Inventaire Chappe, Vol. XII,
p.361).