La guerre de Cent-Ans (1337-1456 ) dans
l'actuel département de Seine-Saint-Denis.
En 1337, le roi
d'Angleterre Edouard III rompait l'hommage lige
prêté pour la Guyenne au nom du roi de France
Philippe VI (1328-1350) dont il contestait la
légitimité. Les hostilités
engagées peu après sont défavorables
au roi de France mais n'eurent pas de conséquences
immédiates dans notre région, le comté
de Paris, qui vit se rassembler à Saint-Denis au mois
d'août 1344 l'armée royale afin de contrer le roi
d'Angleterre qui a débarqué sur notre sol.
Le
roi s'active pour
organiser la défense et visite Livry dont le
château contrôle la route du comté de
Meaux les 8 mars 1341, 28, 30 avril, 1er et 2 mai 1344, 11 octobre et 3
novembre 1345, 24 février 1346 et 3 septembre 1349, ainsi
que Bondy, carrefour sur le chemin de Vincennes à
Saint-Denis les 10 octobre et 3 novembre 1345, et enfin Clichy sous
Bois du 21 au 26 février 1346 où il s'attarde
particulièrement à l'hôpital du lieu.
Mais le sort des armes est funeste à l'ost royal qui sera
battu par les Anglais à Crécy en Ponthieu
(Picardie) le 26 août 1346.
Les
combats continuent
en province (Calais, Bretagne, Toulouse etc ) En ce temps
là, le château de Vincennes, dépendant
de Fontenay et Montreuil-sous-Bois et jusqu'alors utilisé
comme résidence secondaire par les rois
capétiens, devient résidence de gouvernement et
se transforme en forteresse en 1360. Il conservera toutefois ses
appartements, lieux de distraction avec jardins, son espace de chasse
réservé et est entouré d'autres
résidences de proximité tels le manoir de
Conflans, à Charenton-le-Pont ou bien ceux de Plaisance ou
de Beauté à Nogent sur Marne. Cet ensemble
permettait au roi et à ses familiers de se retirer de
l'agitation de la Capitale et restera centre de décision
royale jusqu'à Louis XI ( 1461-1483) qui lui
préférera les bords de Loire.
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Les
années 1346-1365.
Le
roi Jean II le Bon (
1350-1364) quitte son château de Vincennes le 6 janvier 1352
pour célèbrer en sa résidence de
Saint-Ouen la fête de l'Ordre de l'Etoile qu'il vient de
créer pour concurrencer l'Ordre de la Jarretière
du roi Edouard III d'Angleterre. Puis il sera fait prisonnier le 19
septembre 1356 avec son fils Philippe le Hardi lors de la bataille de
Poitiers au cours de laquelle sera tué, entre autres, son
maréchal de France Jean (1er) de Clermont, fils de Raoul de
Clermont-Nesle et seigneur de Villemomble et de Montreuil (93)
Le dauphin, fils de
Jean II le Bond et et futur Charles V, devient lieutenant
général du royaume puis régent le 14
mars 1358. Il est aussitôt contesté à
la fois par les "Jacques", des paysans picards
révoltés, par le prévôt des
marchands parisiens Charles Martel et par le roi Charles de Navarre dit
Le Mauvais, allié aux Anglais. Devant cette coalition, le
dauphin quitte Paris, se retranche dans le château de
Vincennes et installe ses troupes à la Pissotte, lieu-dit de
Montreuil. Des escarmouches plus ou moins meurtrières
éclatent au cours des mois de janvier à juillet
1358 durant lesquels de nombreux gens d'armes de l'un ou l'autre bord
ravagent les campagnes sur un rayon de 20 kilomètres.
L'armée
du
roi de Navarre, plus mouvante, pille Saint-Denis et encercle Paris
jusqu'au 21 juillet 1358, date de la signature d'une trève.
Elle durera péniblement jusqu'au 24 octobre 1360, date du
retour de captivité du roi Jean II le Bon et de son fils
cadet Philippe le Hardi. Pour le récompenser, le roi qui a
repris le pouvoir lui donnera en apanage le Duché de
Bourgogne le 6 septembre 1364, pendant une période
d'accalmie consécutive au traité de paix
signé entre les belligérants à
Brétigny au mois de mai 1361. Pendant ce temps, la lutte
continue en Bretagne et le 29 septembre 1364, Charles de
Châtillon-Blois, soutenu par le roi de France, est
tué à Auray par son rival Jean IV de Montfort,
allié circonstanciel des Anglais qui devient duc de
Bretagne.
Le
conflit franco-anglais restera au point mort de l'année 1365
à 1410, marqué du côté
français par le décès du roi Charles V
en 1380, à une époque où son fils
Charles VI est trop jeune pour régner. Le pouvoir est alors
au main d'un conseil royal, dominé par les 3 oncles du jeune
roi, à savoir l'âiné Louis 1er duc
d'Anjou, régent en titre, Jean, duc de Berry et le cadet
Philippe le Hardi, duc de Bourgogne qui allait devenir le personnage le
plus puissant du royaume en épousant le 13 juin 1369
Marguerite l'héritière des comtés de
Flandre, de l'Artois et de la Franche-Comté.
Le
duc de
Bourgogne à Bondy et en
Seine-Saint-Denis
Participant
activement
au gouvernement, le duc bourguignon loge à Paris dans son
hôtel d'Artois ou bien près du roi au
château de Vincennes ou de Plaisance et vient parfois coucher
à Bondy, soit pour chasser ou rencontrer des gens de sa
maisons. Il séjournera notamment le 3 novembre 1365, puis
les 25 et 26 août , 13 et 14 décembre 1367 et
enfin les 6 août et 7 octobre 1368. Après cette
date, il ne couchera plus à Bondy mais continuera de
transiter soit en direction du nord, (17 passages entre 1371 et 1401)
soit en rendant visite à son chambellan Pierre de Chambly
seigneur de Livry ( 10 visites entre 1365 et 1397) ou bien en allant
rejoindre au Bourget le chemin de Flandre, itinéraire lui
permettant de visiter ses possessions picardes ou
brabançonnes (10 passages entre 1367 et 1400 )
Son passage par Bondy
le plus symptomatique eut lieu le 22 juin 1383 car il était
alors accompagné de son neveu le jeune roi Charles VI qui
commençait à s'intéresser aux affaires
de l'Etat. Il était prêt en 1388, date
où il remercia ses oncles et, malgré leur avis,
repris dans son gouvernement les conseillers de feu son
père, surnommés péjorativement les "
marmousets " . Ces conseillers étaient dirigés
par le connétable du roi Olivier IV de Clisson, un breton,
qui, à partir de 1392, date des premières crises
de folie du roi, va va plus ou moins s'allier au duc Louis 1er
d'Orléans, frère de Charles VI contre son oncle
Philippe le Hardi le duc bourguignon. Ce dernier ne lui pardonnera pas
et Olivier IV de Clisson perdra son poste à la
première occasion, en 1398 et se retira sur ses terres
bretonnes, abandonnant par la même occasion ses seigneuries
de Montlhéry et de Villemomble. Ces
péripéties étaient la
conséquence de la vacance du pouvoir au sein du conseil
royal dominé tour à tour par les ducs
d'Orléans et de Bourgogne. Heuresudsement que la guerre
franco-anglaise était au point mort, le roi d'Angleterre
Richard II étant moins virulent que son
prédécesseur.
La mort de Philippe le
Hardi le 27 avril 1404 en Belgique, ne mettra pas fin au conflit car
son fils et successeur l'énergique Jean Sans Peur prend sa
suite et s'oppose militairement au duc Louis 1er duc
d'Orléans qui s'enfuit de Paris le 15 août 1405.
Le duc bourguignon entre dans la Capitale, acclamé par les
parisiens qui reprochent à son rival de lever trop
d'impôts, puis accepte une réconciliation
initiée par son vieil oncle Jean duc de Berry. La
reconciliation est de façade car le 23 novembre 1407, le duc
d'Orléans Louis 1er est assassiné à
Paris sur instruction du duc de Bourgogne. C'est le début du
processus de guerre civile qui va opposer au sein du royaume de France
deux clans irréductibles, les Armagnacs et les Bourguignons,
frères ennemis dans le conflit franco-anglais.
|
La
guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons
Au
mois d'avril 1410,
le parti Armagnac dirigé par le jeune Charles
d'Orléans, fils du défunt duc
assassiné est au sommet de sa puissance (il comprend les
ducs de Berry, de Bourbon, de Bretagne et le connétable
d'Albret avec les comtes de Clermont, d'Alençon et
d'Armagnac) s'oppose aux Bourguignons de Jean Sans Peur ( soutenu par
ses frères les comtes de Brabant, de Nevers, son fils le
comte de Charolais et ceux du Hainaut, de Namur, de la Marche, et les
bretons de Saint-Pol et de Penthièvre.
Les
Armagnacs sont
puissants à Paris, soutenus par les milieux financiers alors
que les Bourguignons s'appuient sur les corporations de
métiers, notamment celle des bouchers, la plus virulente et
organisée. Après 3 mois d'escarmouches,
l'armée aux ordres de Bernard d'Armagnac,
beau-père du défunt Louis 1er
d'Orléans assiège Saint-Denis où se
sont retranchés les Bourguignons qui négocient
une trêve signée le 2 novembre 1410, au grand
soulagement des habitants de la région, puis quittent les
lieux. Mais les Armagnacs adressent un défit à
Jean Sans Peur le 14 juillet 1411par le manifeste de Jargeau, puis
pillent le trésor de l'abbaye de Saint-Denis. Il n'en
fallait pas plus pour que le duc de Bourgogne, retiré dans
ses Etats reviennent en octobre avec des mercenaires anglais, entre
dans Paris le 22 octobre 1411 puis reprend Saint-Cloud et Saint-Denis.
Devenu l'homme fort de l'époque, il tiendra solidement la
région parisienne où il a de nombreux partisans
et passera notamment à Bondy les 13 mars et 17 octobre 1412,
date où il dînera avec le comte de Guyenne.
Quelques mois après, en mai 1413, Paris est en proie
à l'émeute dirigée par les artisans de
la boucherie conduits par Jean Caboche, contre la reine Isabeau de
Bavière, veuve du feu roi Charles VI le fou. Exactions et
massacres ont un effet dissuasifs sur les parisiens qui abandonnent le
camp bourguignon, ce qui amène Jean Sans Peur à
quitter discrètement la Capitale le 23 août 1413
pour Noisy-le-sec où il dînera avant de repartir
à Gand, dans son duché, via Pont-Sainte-Maxence.
Ce départ précipité permet aux
Armagnacs de reprendre le contrôle de Paris et de mettre
à sac les localités où les seigneurs
étaient favorables aux bourguignons, cas d'Aubervilliers, de
Pantin, de Saint-Ouen, de Pierrefitte, de Saint-Denis, de Livry et de
Clichy en l'Aunoye.
A
partir de cette
époque, s'affirme l'indépendance du puissant
duché de Bourgogne vis à vis du royaume de France
et son rapprochement avec l'Angleterre par l'accord du 6 avril 1416
puis son alliance le 25 avril 1417 avec Sigismont de Luxembourg, futur
empereur. Fort de ces soutiens et du fait que le roi Henri V
d'Angleterre a vaincu l'armée royale à Azincourt
le 25 octobre 1415, le Duc de Bourgogne prend l'offensive et
établi son camp à Versailles puis à
Lagny en décembre 1416 afin de procéder
à l'encerclement de la Capitale dont il s'empare les 28 et
29 mai 1418. Ses troupes, aidées par les gens des
corporations menés par le boucher Caboche massacrent les
Armagnacs, mais le duc bourguignon intervient pour préserver
son autorité, ce qui circonscrit les exactions. La situation
incite le Dauphin, futur Charles VII a négocier avec Jean
Sans Peur le 14 juillet 1418 mais les troupes anglaises progressent
vers la région parisienne à partir de la
Normandie, prennent Pontoise le 31 juillet 1419 puis Saint-Denis que
Jean Sans Peur quitte avec le roi Charles VI pour se replier
à Troyes.
La trêve
entre le Dauphin de France et le duc de Bourgogne sera de courte
durée car le 10 septembre 1419, au cours d'une seconde
rencontre tenue à Montereau (Yonne), le fils du roi fait
assassiner Jean Sans Peur d'un coup de hache.
Cette
action,
réprouvée par l'opinion entraîne par
rétorsion le fils le nouveau duc de Bourgogne Philippe le
Bon à rallier immédiatement le camps du roi
d'Angleterre, tandis qu'un traité est signée les
20 et 21 mai 1420 à Troyes entre le roi de France Charles VI
dit "le fou" qui mariera le 2 juin de la même
année Catherine de France sa fille avec le roi et celui
d'Angleterre Henri V qui devient régent du royaume. En fait,
l'accord, dirigé contre le Dauphin et futur Charles VII qui
se replie dans" le royaume de Bourges " organise une double monarchie
et permet au duc de Bourgogne de contrôler Paris et l'Ile de
France. Les deux monarques entrent d'ailleurs de concert dans Paris le
1er décembre 1421 puis l'Anglais s'installe au
château de Vincennes avec sa suite. Il
décédera le 31 août 1422, suivi de peu
par le roi de France Charles VI qui meurt le 21 octobre de la
même année. Suivant les termes du
traité de Troyes, Henri VI d'Angleterre,
âgé d'un an, devient roi de France ,
remplacé par un régent, en l'occurrence son oncle
le duc de Bedford Jean de Lancastre qui épouse en 1423 Anne
de Bourgogne, fille de Jean Sans Peur.
Par
cette alliance et
ses fonctions, le régent anglais obtient les serments de
fidélité d'une partie des seigneurs d'Ile de
France, notamment de ceux de Dugny, la Courneuve, Livry-en-l'Aunoye,
Romainville, Montreuil et Villemomble C'est le triomphe de l'Angleterre
qui tient la Capitale et le nord du royaume jusqu'à la
Loire, notament Orléans qui sera occupée jusqu'en
1429 et libéré par l'action de la
légendaire Jeanne d'Arc.
|
Jeanne
d'Arc, légende ou réalité ?
Jeanne
d'arc aurait
traversé le département de Seine Saint-Denis
à trois reprises dans le courant de l'année 1429
1)
au cours de sa
campagne d'Ile de France au cours de laquelle elle guerroya
à partir de Reims où elle était le 17
juillet, passant à Senlis, Beauvais puis
Compiègne pour revenir à Senlis puis Saint Denis
tenu par les anglo-bourguignons où elle arrive le 26
août avec le duc Jean II d'Alençon avant de
descendre sur Paris où elle échoue le 8 septembre
après avoir été blessée
d'une flèche et remonte à Saint-Denis.
2) Elle fait alors
retraite en direction de la Loire et quitte Saint-Denis le 8 septembre,
se repliant sur Gien où elle arrivera le 21 septembre 1429.
L'itinéraire emprunté aurait
été la Courneuve, Drancy, Bobigny, Bondy,
Montfermeil ou Gagny, puis Lagny ( où elle sera le 4
septembre) Rosay-en Brie, Bray-sur Seine, Sens, Montargis et Gien.
3)
Jeanne d'Arc
remontera de Gien en direction de Paris via Melun puis ira à
Compiègne où elle sera capturée le 23
mai 1430.
Par
quels
itinéraire Jeanne d'Arc a t'elle traversée notre
département ? Aucunn renseignements écrits sur le
sujet n'a été recueilli, d'autant plus que,
nombre de localités apartenant à des seigneurs
favorables aux anglo-bourguignons, sa petite troupe devait
être discrète et éviter la
traversée des villages.
Voyez
la carte de ses chevauchées
C'est
à
partir du supplice de Jeanne d'Arc en 1430 que la situation se retourne
nettement, processus amorcé par son impulsion qui
réactiva la passivité du Dauphin isolé
à Bourges et provoqua une guérilla s'instaura
contre les Anglais et leurs alliés bourguignons qui ne
contrôlaient militairement en région parisienne
que des points fortifiés, tels les portes de Paris,
Saint-Denis et le château de Vincennes.
Quant
aux troupes
français, elles tenaient des points d'appui sur les hauteurs
éloignées du bassin parisien (Creil, Lagny,
Monthléry etc)
|
La
libération de Paris puis retour à l'ordre (1436
1445 )
Les combats et coups
de mains, qui se poursuivent depuis 1418, ont fait fuir les paysans,
les cultures sont désertées et la famine
sévit à Paris et sur l'étendue du
bassin parisien. Le château de Vincennes, symbole de
l'occupation anglaise et enjeu militaire de premier plan, sera pris par
escalade et grâce à des complicités le
19 février 1436 par le capitaine Jacques 1er de Chabannes.
Il en sera d'ailleurs récompensé par le roi
Charles VII qui le fera comte de Curton en Auvergne et
Grand-Maître de son hôtel, ascension sociale qui
profitera également à son frère cadet Antoine
de Chabannes
qui épousera en 1439 l'héritière du
comté de Dammartin en Goële, point essentiel pour
le contrôle de la plaine
céréalière de Gonesse.
Auparavant, la
prise du
château de Vincennes est la prélude à
la défaite des occupants car le 13 avril 1436, Paris est
libéré. Le roi Charles VII fait son
entrée solennelle le 12 novembre, rétabli le
Parlement de Paris, décrète une amnistie et
amorce la centralisation du royaume. Mais les anglais conservaient des
points d'appui et il faudra attendre la chute de Pontoise en 1441 pour
que l'Ile de France soit définitivement reconquise. Les
combats continueront en province, notamment en Guyenne
jusqu'à la victoire de Castillon remportée en
1453 grâce à l'artillerie des frères
Jean et Gaspard BUREAU, futurs seigneurs de Noisy-le-sec et de
Villemomble.
Le
pays
était ruiné par la guerre et les
"écorcheurs", soldats des deux camps, grossis de paysans
sans terre, qui continuèrent à piller
après la cessation des combats. La guerre continuera
sporadiquement jusqu'à la trêve de Picquigny du 29
août 1475 et aura durée en
réalité 137 années qui laissent la
France exsangue et bouleversée de fond en combles.
Et
le conflit
franco-bourguignon laissera des traces jusqu'à la mort de
Charles le Téméraire le 5 janvier 1477, 4
ème et dernier duc de Bourgogne dont le duché
sera repris non sans difficultés par le roi Louis XI.
C'était
la
fin de l'Etat bourguignon qui s'étendait jusqu'à
la Hollande actuelle et sera dépecé par l'Espagne
et l'Empire.
Mais
c'est une autre
histoire.
|
1)
Ceux qui furent les partisans des Bourguignons.
A)
Hugues Rapiout,
Président des Requêtes au Parlement de Bourgogne
de 1422 à 1431, seigneur de Livry-en-l'Aunoye à
partir de 1423 ainsi que de Torcy et Chemin-en-Brie. Il rendit en 1431
hommage au roi d'Angleterre et en récompense fut
nommé l'année suivante et pour 2
années prévôt des Marchands de Paris.
Grâce à sa situation sociale, il mit son domaine
de Livry en valeur, développant la culture de la vigne et
s'en réserva le monopole ( ), agissant ainsi indirectement
au profit de l'occupant qui tentait de relancer les moribondes Foires
de Champagne et d'assurer le ravitaillement de Paris. Hugues RAPIOUT
aura participé au festin organisé au Palais de la
Cité à Paris le 28 juin 1428 par le du de Bedford
, régent anglais en présence de 8.000 notables
parisiens, de l'évêque de Paris aux principaux
marchands car, après avoir rendu hommage le 18
décembre 1431, il fut nommé en 1432,
Prévôt des Marchands de Paris, fonction qu'il
conservera jusqu'en 1434 avant de décéder en
1436.
Il
avait un
frère, Jean Rapiout était Procureur au Parlement
de Bourgogne en 1413, 3 ème président en 1418 et
avocat de 1422 à 1436. Il est connu pour avoir
été entendu le 30 mai 1419 par le Conseil de la
reine en tant que juriste et partisan de
l'inaliénabilité du terriroire, donc hostile
à l'accord de Troyes qui sera signé les 2o et 21
mai de l'année suivante avec le roi d'Angleterre.
B)
Pierre Bouchard
(premier du nom) seigneur du fief Hugo à Bondy,
héraut d'armes du duc de Bedford en résidence
à Vincennes
C)
Philippe de Nanterre
époux d'Alix Potier, fille du seigneur de Blanc-Mesnil,
Conseiller au Parlement en 1426 et maître des
Requêtes du duc de Bourgogne, propriétaire d'une
maison à la pointe de Bondy-Noisy-le-sec, sur la censive de
l'abbaye Saint-Antoine-des-Champs.
D) Jean 1er de
Popaincourt (Popincourt), époux de Jeanne de Soisson,
seigneur de Sarcelles, de Liancourt et de Noisy-le-sec et censitaire de
la seigneurie de Merlan. Conseiller au Parlement de Paris puis 1er
Président de 1400 à 1403 comme l'était
son père Jean 1er du nom.
(E)
Michaut de
Laillier, échanson du duc de Bourgogne, seigneur en partie
d'Aubervilliers et du fief parisien des Ursulines en 1406.
F) Pierre d'Orgemont,
Président du Parlement de Paris en 1355 puis chancelier en
1373, seigneur de Méry-sur-Oise, Moussy-le-Neuf, Chantilly
et de Montjay. Les d'Orgemont possédaient une
propriété à Montreuil acquise en
juillet 1360 qui revint en juin 1398 à Nicolas d'Orgemont,
chanoine de Notre Dame dit le boiteux, , condamné en 1415
comme membre du parti bourguignon à la privation de ses
offices et à 80000 écus d'amende. Ses biens
revinrent en la main du roi qui les vendra à Hugues de
Guingant , un fidèle de la Maison d'Orléans Sa
seigneurie de Montjay, relevait de l'évêque de
Paris en sa qualité de bailli du
comte-évêque d'Auxerre, revint à
l'aîné de la famille, Pierre III d'Orgemont,
évêque de Paris jusqu'à sa mort en
1409, seigneur de Chantilly. Avec Montjay, cet
évêque était suzerain de nombreux fiefs
tels ;
- Le
fief de
Clacy-Montjay à Noisy-le-sec, dont une partie
était sur Bondy.
- Le
fief de
Nonneville à Aulnay-les-Bondy, de nos jours
Aulnay-sous-Bois.
- La
terre de
Montauban (Seine et Marne)
- Une terre avec
pressoir et manoir à Montreuil-sous-Bois.
- Le fief de
Bondy
à Montsaigle, écart de Villeparisis (Seine et
Marne)
G)
Guillaume Barraut,
1er secrétaire du roi et du duc de Bourgogne Jean sans Peur
en 1411 puis principal chef de la révolte cabochienne de
1413, seigneur de Montereau à Montreuil.
|
2)
Ceux qui furent Armagnacs et partisans de la maison
d'Orléans
A)
Charles de la
Rivière, comte de Dammartin-en-Goële et fils du
ministre du roi Charles V. Antoine de Chabannes lui
succédera après avoir
épousé en 1439 Marie de Nanteuil, fille unique
d'un précédent comte de Dammartin. A partir de
cette date, Antoine de Chabannes, nouveau comte de Dammartin fait
figure de l'homme le plus puissant de la région et deviendra
après la guerre suzerain des baronnies,
châtellenies et seigneuries de Livry-en-l'Aunoye, Coubron,
Villemomble dans le département de Seine-Saint-Denis,
mouvants de la Vicomté de Paris ainsi que d' Acy-en-Multien
et Montepilloy dans le département de l'Oise et enfin de
Tours-sur-Marne dans le département de la Marne.
B) Jean Bernard
d'Aubervilliers, seigneur en 1413 de l'arrière fief
Courtilpaon, plus tard connu sous le nom du Mainguy à
Bondy.Son successeur sera son gendre Gonsalles de Ruis, valet de pied
du roi Charles VI, qui vendit le fief le 15 décembre 1423
à Nicolas Lancelet.
C)
Pierre de l'Esclat,
seigneur du fief du même nom à Bondy,
Président de la Cour des Aides en 1399, maître des
Requêtes en 1402 partisan du Dauphin et conseiller du duc de
Berry. Il sera emprisonné en 1412 par les Bourguignons qui
le considéraient comme un " Armagnac
invétéré " On trouve sa trace
à Bondy jusqu'en 1417 puis son fief aurait
été repris par les religieux de Livry par
criée féodale vers 1457.
D)
Olivier IV de
Clisson seigneur châtelain de Villemomble de 1365
à 1398 , était connétable de France.
En 1407, sa châtellenie de Villemomble revint à
ses filles Beatrix, épouse d'Alain VIII de Rohan et
Marguerite de Clisson épouse de Jean de Châtillon,
comte de Penthièvre et fils de Charles de
Blois-Penthièvre, prétendant malheureux
à la couronne ducale. C'est elle qui organisera en 1420 un
complot contre le duc de Bretagne Jean V de Montfort (1399-1442) La
seigneurie châtellenie revint alors à Guillaume de
Châtillon, dit de Bretagne, comte de Penthièvre et
Périgord, qui la cédera le 21 mars 1445 pour
18.000 Livres à Marguerite de Châtillon et Gaspard
Bureau, maître artilleur du roi Charles VII, duc de Castillon
et capitaine du château de Beauté à
Nogent sur Marne.
E)
Pierre
l'Orfèvre, époux de Jeanne de Sens, seigneur en
partie de Montreuil, beau-père de Guillaume COUSSINOT,
Président du Parlement dont le fil Guillaume II Coussinot
sera , également seigneur de Montreuil, le diplomate du roi
Louis XI en 1476
F)
Philippe GILLER,
payeur du château de Vincennes en 1365, familier du Dauphin
jusqu'en 1367, remplacé par Charles Boistel, tous deux
seigneurs en partie de Montreuil.
|
Le
temps des récompenses
Après
la
guerre, le roi Charles VII récompensa ceux qui l'avaient
soutenu dans sa lutte contre les anglais et leurs alliés
bourguignons. Ces nouveaux seigneurs étaient :
- Jean
BUREAU,
époux de Germaine HESSELIN, dame d'honneur de la reine Marie
d'Anjou, soeur de René 1er d'Anjou et épouse de
Charles VII. Gouverneur de l'Artillerie de France en 1439, concepteur
et organisateur de l'artillerie royale, Trésorier de France
et Maître des Comptes en mai 1443, anoblie au mois d'octobre
1447, il fut ; Maire de Bordeaux, (Gironde) seigneur de Monglas, la
Houssaye en Brie, Fontenay-les-Louvres. Il était seigneur de
Merlan et Noisy-le-Sec qu'il conservera jusqu'à son
décès survenu à Paris le 5 juillet
1463.
- Gaspard
BUREAU,
frère cadet du précédent,
également maître de l'artillerie royale depuis le
27 décembre 1444 , seigneur de Montfermeil (1445) de
Nogent-sur-Marne en partie en 1448 , capitaine de la
résidence royale de Beauté, sur les bords de la
Marne. Il avait reçut la seigneurie de Villemomble et en
rendit hommage au roi Charles VII le 13 avril 1446. Il
succédait ainsi à Jean de Beaumont puis
à Olivier (V) de Clisson (1336-1407), connétable
du roi Charles VI.
- Antoine
de CHABANNES chef de bandes contre les anglais puis se rallie en
1444,au roi Charles VII en 1456, pour qui il commanda
l'armée royale qui envahit le Dauphiné. En 1463,
il complote contre le roi Louis XI au sein de la " ligue du Bien Public
" fomentée par les ducs de Berry et de Bretagne, ce qui lui
vaut d'être emprisonné et banni de son
comté de Dammartin-en-Goële qui est
donné par le roi à Charles de Melun bailli de
Sens. Antoine de Chabannes fait amende honorable et obtient le pardon
du roi dont il devient l'homme-lige ce qui lui vaudra d'être
nommé " cousin du roi " et Grand- maître de la
maison royale. A ce titre il participe à des actions contre
le duc bourguignon Charles Le Téméraire dont les
ligueurs sont installé au château de
Beauté d'où ils attaquent le château de
Villemomble en 1465. Une importante bataille a lieu aux environs de
Montlhéry le 16 juillet 1465, puis la signature des
traités de Conflans et de Saint-Maur ( octobre 1465)
ramène le calme, le roi ayant fait quelques concessions aux
princes ligueurs. Plus tard, la régente Anne de BEAUJEU,
fille du défunt Louis XI confiera à Antoine de
Chabannes en 1484, pendant la minorité de son
frère Charles VIII, le gouvernement de Paris et de l'Ile de
France. II mourut à 81 ans le 25 décembre 1488.
- Son
fils et
principal héritier Jean de CHABANNES rendit hommage au roi
le 28 janvier 1489 pour les terres de Livry, Villemomble, Aulnay et
Gournay sur Marne, tous mouvant de la vicomté de Paris, puis
le 14 juillet 1498 pour son comté de Dammartin ,
composé des baronnies et châtellenies de Livry,
Villemomble, Coubron, Montepilloy, Acy en Multien et Tours sur Marne.
- Etienne
CHEVALIER,
conseiller et l'un des exécuteurs testamentaires du roi
Charles VII, seigneur de Montreuil et époux de Catherine
Budé, dont le fils Jacques CHEVALIER sera en 1476 seigneur
de la Boissière à Montreuil et de Jossigny et
Monthyon (60).
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