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Histoire de Bondy, son village


blason
; d'argent à la forêt terrassée de sinople, au chef d'azur chargé de trois quintefeuilles aussi d'argent.

Ces armes symbolisent  l'attachement de la ville à la forêt ancestrale qui fit jadis sa renommée.

La 
localité située à 15 kilomètres à l'est de Paris, autrefois à l'orée d'une vaste forêt sur la route de Germanie, compte de nos jours 46.000 habitants appelés bondynois.
Voici un résumé de l'histoire de ce village à vocation agricole et forestière,  qui fut  relais d'étape au temps des diligences.

Eglise de Bondy (93) en l'an 2000

traduction automatique et aléatoire

Dans la nuit des temps

L'archéologie atteste que le peuplement du terroir à commencé à l'âge du bronze final (1000 ans avant notre ère), était en progression sous la colonisation romaine et suffisamment important au III ème siècle pour servir de nécropole funéraire.

L'aube du village

Chronologiquement, le nom de Bondy apparaît dans l'histoire écrite entre 590 et 630, époque avec une église primitive desservie par deux religieux qui reçurent d'une veuve nommée Erminenthrude ( ou Ermenthrude) un domaine, un char à boeufs, des vêtements, divers objets de culte. On croit savoir que Bondy fut le domaine gallo-romain de Bonitius ( en latin fils de Bonit) ou que son nom vient du gaulois bon qui veut dire mamelon. En tout cas, le nom se tranformera en Boniaticus, Boniasensis, Bonisiacus, Boniaticus (VIII ème siècle) Bulzeia, Bonzeia (XII ème siècle) Bondis et enfin Bondy (XVII ème siècle)

Bondy, carrefour sur les chemins du Moyen Age.

A partir du Vème siècle, Bondy se construit au carrefour  de deux chemins
1) La "voie compoise ou compendiosa ) à vocation interrégionale qui reliait du nord au sud le fleuve Seine à la rivière Marne à Chelles, via l'abbaye de Saint-Denis, noeud de communication vers la mer et la Normandie  par la voie " Jules César" et vers les Flandres.
2) Le chemin régional reliant d'Est en Ouest les bourgades fortifiées de Lutèce, capitale des celtes Parisis (Paris) à celle des Meldes ( Meldi Meaux)
Ainsi le vicus de Bondy, situé à l'orée de la vaste forêt de l'Aulnoye se développa à 15 Kilomètres de Lutèce, 10 kilomètres de Saint-Denis et 7 kilomètres des résidences royales  (Chelles, Vincennes, Beauté, Plaisance).

Le développement et les caractéristique du village

L'église primitive du temps d'Erminenthrude servit de point d'ancrage au village qui comprenait au IX ème siècle. En 1060, le roi Henri 1er (1031-1060) fait donation du village à la collégiale parisienne de Saint-Martin afin de la relever de ses ruines.
En 1078, le comte de Dammartin-en-Goële, protecteur de la collégiale parisienne et son vassal Gautier d'Aulnay abandonnent à Cluny les biens et dîmes qu'il percevait sur le nord de Bondy, Nonneville (embryon d'Aulnay les Bondy) et de Groslay, écart de Blanc-Mesnil. L'année suivante, en 1079, la collégiale de Saint Martin des Champs devient par volonté royale partie intégrante de l'ordre régulier de Cluny.
A partir de cette époque, la seigneurie de Bondy est au centre d'un domaine monastique constitué par les biens religieux des églises de Bondy, d'Aulnay-lès-Bondy, de Bobigny, de Drancy, de Dugny, de Livry, de Noisy le Grand, de Sevran, de Pantin -Rouvray et enfin de la chapelle du Chesnay à Gagny.

Maillon de la puissance clunisienne

A partir de 1148, la seigneurie de Bondy sera exploité avec ce qui faisait la force des moines de Cluny, c'est à dire une stricte obéissance hiérarchique, l'exploitation intensive des sols par l'amélioration des techniques culturales et la multiplication des attelages utilisant des charrues à soc. Plusieurs fermes  sont construite, un prieur est nommé sur place, remplacé à partir de 1250 par un maire, officier seigneurial achetant sa charge.

Péage, église nouvelle et âge d'or de Bondy

Le développement des échanges commerciaux entre les Foires de Champagne et celle du Lendit à Saint-Denis amène le roi à créer en 1115 un péage à Bondy donné en fief au seigneur de Livry en l'Aunoye. Ce dernier en assume la défense et contrôle le trafic jusqu'en 1263. A cette date, les revenus du péage  revinrent à l'abbaye Saint-Martin des Champs jusqu'à la fin du péage en 1310.  C'est vraisemblablement grâce à ces revenus donnés par le roi que sera reconstruite l'église de Bondy, dédiée à Saint-Pierre, dont la fête du patronale sera célébrée dorénavant le 29 juin de chaque année.

Pléthore de propriétés écclésiastiques

Mais si la seigneurie de Bondy relevait de Cluny et son prieuré de Saint-Martin-des-Champs, d'autres  d'établissements monastiques possèdaient des propriétés foncières à Bondy, notamment les abbayes de Saint-Denis et de Saint-Maur des Fossés ( 980), l'abbaye cistercienne Saint-Blaise de Tiron (1130) l'abbaye augustine Notre Dame de Livry- en l'Aunoye (1200) de Saint-Antoine des Champs (1232) ainsi que des églises parisiennes telles celles de Saint-Denis du Pas et de Sainte-Marine.
En 1208, l'évêque de Paris Pierre II de Nemours accorde au chevalier Philippe de Saint Paul, qui veut développer son fief de Bondy,  un prêt hypothécaire d'une valeur de 140 livres -somme importante à l'époque - à prendre sur les dîmes perçues à Bondy par les religieux de Saint-Martin des Champs.
A partir des années 1330, ce grand fief sera démembré en une douzaine de fiefs dispersés sur l'ensemble du terroir dont deux, ceux de la Main-Ferme et Vieux-Château seront dotés de maison-fortes pour la défense des fermes situées à proximité.

La guerre de Cent Ans sonne la fin de l'âge d'or des moines et la disparition de la vieille noblesse.

Dans les premières années de la guerre de Cent Ans (1337-1456) , l'abbaye augustine de Notre-Dame de Livry reçoit en 1345 du roi Philippe VI (1328-1350) une partie du fief du Brichet à Bondy qui s'ajoute à son fief et la ferme de la Main-Ferne. Ainsi  cette abbaye devient le plus important seigneur à Bondy après Saint-Martin-des-Champs.
En 1410, la situation se détériore à cause de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons et de l'occupation anglaise. Une partie des habitants se réfugie à Paris, les cultures désertées manquent de bras et ravitaillement de Paris est diffiçile malgré les efforts du duc anglais de Bedford pour relancer les moribondes foires de Champagne.
A la la fin de la guerre de Cent Ans en 1453, disparaît la noblesse féodale qui tenait les châtellenies et leurs fiefs à Bondy. Ses membres  sont  remplacée par ceux qui ont combattus les Anglais. Ainsi va disparaître la maison bicentenaire de Guillaume de Garlande et ses successeurs (Henri de Grandpré et Pierre de Chambly), supplantés par  Antoine de Chabannes comte de Dammartin en Goële et les frères et maîtres-artilleurs du roi Jean et Gaspard Bureau, respectivement seigneurs de Noisy-le-sec et de Villemomble.

Vente des biens abbatiaux, renaissance agricole et nouveaux seigneurs.

vue aérienne à partir du sud de Bondy. Dessin de l'auteur
A partir des années 1525-1530 et la renaissance agricole , les fermes se developpent sous l'impulsion des affairistes de  la bourgeoisie représentée par l'avocat au Parlement Jean Laultier et le financier lucquois Jean Spifame.
Le roi François 1er et ses successeurs, engagés  dans la lutte contre l'Empereur et la montée du protestantisme, font vendre à Bondy plusieurs propriétés foncières détenues par les abbayes du royaume. Ce sera le cas pour les biens des abbayes de Tiron, de Saint-Maur, d'Argenteuil ( Merlan) et de Saint Antoine. Pour  sa part, Saint Martin des Champs et Cluny  vendent en 1563 la plus grande partie de leur seigneurie de Bondy à l'avocat au Parlement qui devient ainsi leur vassal. Ses héritiers rendrons hommage aux religieux jusqu'au XVIII ème siècle.
Auparavant, en 1550 le fief de l'Oiselet  propriété de l'abbé de Livry avait été acquis par  le  capitaine des gendarmes du roi Clément de Raison,
fig.1--  Vue aérienne à partir du sud de Bondy. Dessin de l'auteur

Les nouveau seigneurs, une série de gens de robe et une princesse

Divisée à partir de 1594, la seigneurie de Bondy va connaître une succession de seigneurs dont Jacques de Baugy, Pierre Landois puis son fils Roland notaire royal et son petit-fils Jean Landois époux de Marie de Heere, puis Jacques Bordier. Intendant des Finances et seigneur du Raincy. Ses héritiers vendirent une partie de Bondy et la seigneurie du Raincy avec son château d'apparat à la princesse palatine Anne de Gonzague de Clèves, héritière du comte de Nevers et familière de la famille d'Orléans. A sa mort  en  1684, ses biens du Raincy et de Bondy reviendront à sa fille Anne, épouse du duc de Condé Henri Jules de Bourbon, fils du Grand Condé. Le couple vendra  rapidement leurs biens de Bondy vers 1689 à l'écuyer Claude Triboulleau, tandiqs que le domaine du Raincy sera vendu en 1694 à Louis Sanguin, marquis de Livry depuis peu.
A partir de 1690, Philippe Triboulleau et son fils Claude, secrétaire des Finances du roi, procèderont au regroupement des terres démembrées et feront  construire le château de Bondy terminé entre 1702 et 1710. par son fils Philippe Triboulleau. Il sera acquis en 1750 par le conseiller et secrétaire du roi Robert Jean Baptiste Taillepied, seigneur de la Garenne à Villemomble, puis reviendra à son fils Baptiste Marie Déodat Taillepied, receveur des finances d'Auch, ami du libéral prince Philippe Joseph d'Orléans.

A cette époque, la forêt dite de Bondy-Livry, comprenait encore 6.000 arpents de bois et friches servant de réserve pour les chasses royales.

Vue aérienne du village de Bondy prise du Raincy. Au premier plan se trouve l'église Saint-Pierre et au fond à droite se trouve le château.b
Le village de Bondy comptait alors 73 feux (recensement de 1709), soit environ 260 habitants et quelques 80 maisons d'habitation. C'est le début d'une croissance démographique consécutive au développement économique apporté par le château et le relais de poste implanté à l'entrée du village à partir de 1615.
Fig.2  - La photo de la maquette ci-dessus réalisée à partir de la carte des chasses du roi (1767-1773) prise du Raincy à l'ouest, montre que la disposition des voies de circulation était la même que celle du "Coeur ville " .On distingue au premier plan à droite l'église Saint-Pierre, puis au fond le château avec son parc à la française. A gauche se trouve le moulin du baron de Bondy. 

La fin de l'ancien régime et l'amorce de la révolution industrielle.

Le seigneur de Bondy Baptiste Marie Déodat Taillepied vendra son château en 1788 à la famille de Crussol d'Amboise, dont les membres s'exilèrent sous le régime de Terreur institué en 1793. Seule resta en place Madame de Crussol qui sera guillotinée à l'âge de 64 ans le 10 mai 1794.
Les privilèges et la noblesse sont abolie, les propriétés seigneuriales, religieuses où laîques, saisies comme biens nationaux.
Puis le canal de l'Ourcq sera construit à partir de 1802, le train traversera Bondy en 1849, époque où sera détruit le château de Bondy qui fut en 1815 le Quartier Général du Tsar de Russie dans la période qui suivi la chute de l'Empereur Napoléon. Puis le village sera détruit à la guerre de 1870.  La suite est une autre histoire
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Ainsi se termine le résumé historique, mais si vous voulez des précisions, voyez le classement par thèmes à l'aide du menu en haut à gauche.
Pagé modifiée le 1er novembre 2009


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